Je ne comprends pas. Je viens de me réveiller dans une pièce que je ne connais pas. Le premier mouvement que je fais active la lumière, une voix s’élève de je ne sais où : « Bonjour Numéro 211175, il est 11h05 et nous sommes le lundi 4 septembre 2125. Que voulez-vous au petit déjeuner ? Pilule bleue ou pilule rouge ? ». Je suis trop ahurie pour répondre quoi que ce soit. Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qu’il m’arrive ?
Je me lève et inspecte la pièce. Tout est aseptisé. Mon lit ressemble à une table chirurgicale et il n’y a pas d’autre meuble dans cette pièce blanche.
Le fait que je me sois levé, a déclenché le volet roulant et me dévoile la vue extérieure : à priori, je suis en hauteur dans un appartement. Une ville immense et des gratte-ciels à perte de vue. Des voitures ou plutôt des vaisseaux vont et viennent sous mes yeux.
Je commence à flipper réellement. Je ne trouve pas de porte pour sortir de la pièce. La panique m’assaille. La voix m ‘interpelle à nouveau : « Problème détecté : battements de cœur trop élevés. Comment puis-je vous aider ? Je réponds que je veux sortir d’ici. « - Numéro 211175, vous devez d’abord choisir : pilule bleue ou pilule rouge ?
- Mais enfin, qui me parle, que me voulez-vous, je veux sortir !
- Je suis Alexa, votre assistante automatisée pour faciliter votre quotidien, en quoi puis-je vous aider : pilule bleue ou pilule rouge ?
Je ne sais pas quoi faire ni que dire. Je m’accroupis et reste prostrée dans un coin de la pièce. Au bout d’un certain temps, je demande à Alexa un miroir. Après tout, si je ne sais pas où jr suis, je ne sais pas qui je suis non plus. Le miroir apparaît. Une femme me fait face, une inconnue. Pourtant, elle suit tous les mouvements que je fais, le moindre geste. Où est passé mon corps de mâle viril , ma barbe de trois jours ? Ce n’est pas possible ! Quand se cauchemar va-t-il se terminer ? J’ai un voile sur les yeux et puis c’est le trou noir.
Quand je me réveille, j’allume la lampe de chevet, et reconnais ma chambre. Ce n’était qu’un rêve un mauvais rêve. Je vais quand même vérifier dans le miroir : j’ai la gueule enfarinée, celle des lendemains de cuite mais c’est bien moi. Mon ventre reste noué par une boule d’angoisse. Je retourne au lit en espérant avoir tout oublier demain. Avant d’éteindre, je remarque sur la table de nuit une pilule bleue et puis sur mon poignet un numéro est tatoué : 211175.
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